Sommaire
Dans ce monde d'hypersollicitation digitale, le téléphone conserve son pouvoir de conviction. Alors que (tout de même) 31 % des emails de prospection sont ouverts [1], 82 % des acheteurs déclarent accepter un rendez-vous lorsqu'ils sont contactés par téléphone. [2]
Ce levier pourtant redoutablement efficace reste sous-exploité. Le sales call est un exercice délicat qui requiert une certaine préparation, mais aussi la maîtrise de l'écoute active. Ajoutons à cela une capacité à transformer chaque échange en relation de confiance.
Dans un contexte où la réglementation encadre de plus en plus le démarchage téléphonique, maîtriser l'art de l'appel commercial ne relève plus de la simple compétence commerciale : il s'agit là devient un avantage compétitif.
Décortiquons ce qui fait qu'un sales call est réussi, les erreurs à éviter et les bonnes pratiques pour que chaque appel se transforme en tremplin vers plus de rendez-vous et de conversions.
Qu'est-ce qu'un “sales call” ou “appel commercial” ?
Le terme sales call désigne un appel passé par un commercial à un prospect ou à un client potentiel dans l'objectif d'initier, de nourrir ou de conclure une relation commerciale. C'est un échange structuré où chaque mot et chaque silence peut influencer la décision finale.
Généralement, on distingue deux grands types d'appels commerciaux :
- Le cold call (appel à froid) : le commercial contacte un prospect qui ne connaît pas encore la marque ou n'a pas exprimé de besoin. C'est un exercice souvent redouté par les équipes, mais il reste efficace lorsqu'il est bien préparé.
- Le warm call (appel à chaud) : le prospect a déjà interagi avec l'entreprise (téléchargement d'un livre blanc, inscription à un webinaire, demande d'information). Ici, le rôle du commercial consistera moins à éveiller l'intérêt qu'à approfondir une relation déjà initiée.
Anatomie d'un bon call commercial : les étapes clés
De la première prise de contact à la conclusion, chaque phase requiert une stratégie bien huilée. Découvrons ensemble l'anatomie d'un sales call réussi.
Étape | Objectif | Bonne pratique |
---|---|---|
1. Préparation | Arriver informé et prêt à traiter les objections | Rechercher l'actualité de l'entreprise et préparer des réponses aux objections courantes. |
2. Créer la relation | Instaurer confiance et proximité | Utiliser le prénom du prospect et faire référence à son contexte professionnel spécifique. |
3. Les 30 premières secondes | Captiver et susciter l'intérêt | Adopter un ton chaleureux, poser une accroche claire et contextualisée. |
4. Découverte client | Comprendre besoins, freins et objectifs | Poser des questions ouvertes et appliquer la règle du 80/20 (écouter 80 %, parler 20 %). |
5. Apporter une solution | Relier la problématique à votre valeur ajoutée | Mettre en avant les bénéfices concrets plutôt que les fonctionnalités techniques. |
6. Conclure | Fixer une suite claire et marquer positivement l'esprit du prospect | Résumer les points clés et proposer un prochain rendez-vous ou une démo. |
1. Préparez-vous en amont en faisant des recherches
Un sales call réussi se joue bien avant de décrocher le combiné. La préparation est la pierre angulaire de tout appel commercial. Elle vous permet non seulement de gagner en crédibilité dès les premières secondes, mais aussi d'anticiper les objections qui ne manqueront pas d'arriver.
Avant d'appeler, prenez le temps de collecter un maximum d'informations telles que le secteur d'activité, la taille de l'entreprise, les enjeux stratégiques auxquels le client est confronté. Pensez aussi à ses actualités récentes comme une levée de fonds, le lancement d'un nouveau produit ou un changement de direction).
Toutes ces infos vous donneront de la matière pour personnaliser votre approche et créer une connexion dès les premières secondes. L'idée est de montrer au prospect que vous avez compris l'univers dans lequel il évolue.
2. Créez une vraie relation avec votre prospect
Dès les premières minutes d'un sales call, la priorité n'est pas de “closer”, mais d'instaurer un climat de confiance. C'est cette dimension humaine qui va conditionner la suite de l'échange. En effet, un prospect qui se sent compris et respecté sera plus disposé à partager ses besoins réels.
Il convient de personnaliser l'approche : c'est un excellent point de départ. Cela passer par des détails mineurs qui ont néanmoins leur importance :
- Utiliser le prénom du prospect
- Mentionner un détail lié à son activité ou à son secteur
Cela montre que vous avez pris la peine de préparer réellement l'appel et que vous n'avez pas simplement enchainé mécaniquement les calls de votre campagne. Avec les infos glanées lors de la première étape, repérez ce qui peut faire la différence : un point commun entre vous et votre prospect par exemple.
Plus vous soignez la qualité de cette relation naissante, plus le prospect sera enclin à avancer avec vous.
3. Les 30 premières secondes et l'importance du ton
Un appel commercial se joue souvent dans un très court laps de temps. Les premières secondes sont critiques : elles conditionnent la perception qu'a le prospect de vous, et donc son niveau d'attention. C'est autrement dit, le moment où tout peut basculer. Votre voix est ici votre meilleur allié.
Votre débit de parole est important : il ne faut pas qu'il soit ni trop rapide, ni trop lent. Un débit trop rapide peut donner l'impression de réciter un script, tandis qu'un discours trop lent risque de perdre votre interlocuteur. Les silences stratégiques peuvent rythmer la conversation et permettre au prospect d'assimiler l'information. Pensez aussi à adapter votre ton au profil de votre interlocuteur. Par exemple, soyez direct pour un dirigeant et plus détaillé pour un technicien.
En clair, au-delà du choix de vos mots, c'est la façon dont vous les portez qui fera la différence.
Soignez votre ouverture. Présentez-vous clairement, contextualisez votre appel (“Je vous contacte à propos de…”) et montrez rapidement la valeur que vous pouvez apporter. L'idée est de susciter assez de curiosité pour que le prospect accepte de poursuivre la conversation.
4. La découverte client : c'est le moment de creuser
La phase de découverte constitue le véritable pivot d'un appel commercial. C'est elle qui détermine si votre solution trouvera un écho réel chez votre client potentiel. Si vous parvenez à cerner ses besoins réels, ses problématiques et ses ambitions, vous serez alors en mesure de construire une réponse pertinente et convaincante.
Il convient de poser des questions. Oubliez les interrogations fermées qui appellent un simple “oui” ou “non”. Privilégiez les questions ouvertes :
- “Quels sont vos objectifs prioritaires cette année ?”
- “Qu'est-ce qui ralentit aujourd'hui vos équipes dans leur activité ?”
- “Comment mesurez-vous le succès d'un projet comme celui-ci ?”
Ces formulations encouragent le prospect à se livrer et à partager des informations précieuses que vous pourrez réutiliser au moment de présenter votre solution.
Une bonne règle consiste à laisser votre prospect parler. Pour cela, appliquez le 80/20 : consacrer 80 % du temps d'échange à l'écoute, et seulement 20 % à votre propre discours. Ce “déséquilibre” volontaire place le prospect au centre et l'encourage à partager des informations clés.
Structurez et captez l'essentiel : Explorez les processus existants, identifiez les frustrations et notez soigneusement chaque réponse. Ces prises de notes ne sont pas un simple aide-mémoire : elles vous permettront de bâtir un suivi crédible et de montrer, lors de votre prochaine interaction, que vous avez réellement retenu ce qui compte pour lui. Ringover permet d'aller encore plus loin avec ses fonctions de transcription et de résumé automatique des appels et vous libère de la prise de note.
5. Apportez une solution au(x) problème(s) identifié(s)
Ça y est, vous avez mis en lumière le besoin. C'est le moment d'apporter des solutions. Positionnez votre offre comme la réponse directe et personnalisée aux besoins exprimés par le prospect.
Adoptez une approche consultative et évitez la présentation générique pour ne pas tomber dans un listing mécanique de fonctionnalités.
Chaque élément doit être contextualisé avec le vocabulaire et les références du prospect.
En guise d'exemple, en directeur financier n'aura pas les mêmes préoccupations qu'un responsable commercial. Pour l'un, le retour sur investissement sera central ; tandis que pour l'autre, c'est la fluidité opérationnelle qui primera. En clair, ajustez votre discours au prisme de décision du prospect. et votre crédibilité s'en trouvera renforcée.
6-Il est temps de conclure : soignez votre sortie
La conclusion d'un sales call n'est pas un simple “merci, au revoir”. C'est une étape stratégique qui scelle l'échange et conditionne la suite de la relation. Beaucoup de commerciaux commettent l'erreur de quitter la conversation trop vite, sans ancrer de prochain pas clair dans l'esprit du prospect.
Avant de clore, reprenez les points essentiels :
- le besoin identifié,
- la valeur que vous pouvez apporter
- l'intérêt manifesté par le prospect.
Cette reformulation brève a un double avantage : elle confirme que vous avez bien compris ses attentes et laisse une trace structurée de votre échange.
Un appel sans “call to action” clair aura tendance à “s'évaporer” , littéralement . Proposez un rendez-vous de suivi, une démonstration personnalisée, ou l'envoi d'une proposition écrite. Soyez spécifique : “Je vous envoie un compte de test adapté à vos besoins demain et nous faisons le point ensemble vendredi à 15h” crée plus d'engagement qu'un vague “Je reviendrai vers vous bientôt”.
Votre dernière impression est souvent celle qui perdure. Concluez avec assurance, mais aussi avec chaleur. Montrez que vous restez disponible et investi dans la suite du processus, sans donner l'impression de forcer la main.
Le suivi est stratégique : Ne négligez pas le travail post-appel
Votre travail ne s'arrête pas à la dernière phrase échangée. La véritable efficacité du sales calls réside dans ce qui suit. Trop souvent, les équipes commerciales négligent cette phase, alors qu'elle constitue un accélérateur majeur de conversion. Les statistiques sont d'ailleurs claires :
44 % des commerciaux abandonnent après un seul refus [3], alors qu'il faut en moyenne 8 points de contact pour conclure une vente [4]. Ce qu'il faut retenir ici c'est que la persévérance et la régularité du suivi valent autant, sinon plus, que la performance de l'appel initial.
Comment s'y prendre ?
L'envoi d'un récapitulatif écrit dans les 24 heures qui suivent l'échange constitue un gage de sérieux et de fiabilité aux yeux du client. Ce document doit reprendre les éléments essentiels :
- les besoins exprimés,
- les points de douleur identifiés,
- les solutions évoquées, les prochaines étapes convenues
- les documents promis.
Une telle synthèse rend la décision plus simple pour le prospect, qui perçoit que son dossier est suivi avec rigueur.
Les approches modernes de sales engagement permettent d'automatiser une partie de ce suivi, tout en conservant une touche de personnalisation indispensable.
Tenir les délais annoncés est bien plus qu'une question de process. Respectez donc vos promesses et soyez cohérent. Enfin, instaurer un rythme de relance régulier, sans être insistant. Vous aurez ainsi plus de chances de convertir votre prospect en client.
Comment s'entrainer et créer une bonne structure pour ses sales calls ?
Il n'y pas de hasard : l'excellence viendra de l'entraînement qui lui-même doit découler d'une démarche structurée. Il est donc important d'avoir une stratégie de formation. Rappelons d'ailleurs que le ROI moyen d'une formation commercial est de 114%. [5]
La nécessité de s'entrainer dans un environnement sécurisé
Les mises en situation qu'il s'agisse de jeux de rôle, de simulations d'appels ou d'écoutes croisées permettent aux commerciaux de tester différentes approches sans pression directe.
Ces exercices contribuent au développement de réflexes utiles face aux objections, mais aussi aux différentes humeurs, et favorisent une adaptation rapide selon le profil du prospect.
Exploitez la technologie comme un levier d'apprentissage
Avec des solutions comme Empower by Ringover, le coaching et la formation des équipes commerciales prennent une nouvelle dimension.
L'IA d'Empower analyse automatiquement les conversations, détecte les mots-clés associés aux succès, mesure le temps de parole et propose des recommandations personnalisées. Un tel outil va transformer chaque appel en matériel d'apprentissage concret.
Instaurez un cycle d'amélioration continue : L'écoute régulière des enregistrements d'appels, combinée à un feedback constructif, permet de mettre en lumière les points forts comme les axes de progrès. Cette boucle vertueuse favorise une progression mesurable et durable, au bénéfice de l'ensemble de l'équipe.
Les 5 erreurs courantes à éviter
Nous sommes tous humains, et par conséquent un appel peut vite déraper si certains écueils ne sont pas anticipés. Les mêmes erreurs reviennent régulièrement, parfois par manque de préparation, parfois par excès d'enthousiasme. Les identifier à l'avance, c'est déjà se donner une longueur d'avance pour les éviter le moment venu.
Erreur fréquente | Pourquoi c'est un problème ? | Bonne pratique à adopter |
---|---|---|
1. Rester coincé dans son script | Un discours mécanique sonne froid et coupe la connexion humaine. | Utiliser le script comme un guide, pas comme une partition à réciter. |
2. Monopoliser la parole | Le prospect se sent ignoré et décroche mentalement. | Écouter plus que l'on ne parle. |
3. Oublier le contexte | Appel mal programmé = impression de manque de professionnalisme. | Vérifier fuseau horaire, agenda probable, actualité de l'entreprise. |
4. Ignorer la réglementation | Risque légal (RGPD, ARCEP) et atteinte à la réputation. | Se former aux règles de prospection et utiliser des numéros conformes. |
5. Se focaliser uniquement sur la vente immédiate | Le prospect se braque et refuse d'aller plus loin. | Viser la relation avant la conversion, avancer étape par étape. |
Pourquoi il ne faut pas tomber dans le démarchage abusif ?
Rappelons que multiplier les appels sans discernement n'augmente pas les chances de succès, bien au contraire. Le démarchage excessif dégrade la relation avec vos prospects, ternit l'image de votre marque et, aujourd'hui, peut même vous exposer à des sanctions. [6]
⚠️ Les risques du démarchage abusif
Conséquence | Impact concret | Bonne pratique alternative |
---|---|---|
Irritation des prospects | Le prospect vous classe dans la catégorie des “vendeurs insistants” et coupe le dialogue. | Personnaliser chaque appel et espacer les relances pour maintenir l'intérêt. |
Atteinte à la réputation | Une entreprise perçue comme intrusive voit son taux de décroché baisser et perd en crédibilité. | Privilégier la transparence : expliquer la raison de l'appel et le contexte. |
Risque réglementaire | L'ARCEP encadre plus strictement l'usage des numéros pour le démarchage. Le non-respect expose à des amendes. | Utiliser des numéros conformes et respecter les créneaux légaux d'appels. |
Baisse de performance | Plus d'appels ne signifie pas plus de rendez-vous. L'effet inverse se produit : décroché et conversion s'effondrent. | Miser sur la qualité des interactions et varier les canaux (LinkedIn, email, téléphone). |
Conclusion : Chaque appel est un outil de progression
Un sales call est une scène où se joue à la fois la perception de votre entreprise et la qualité de la relation que vous construisez avec votre prospect.
Qu'il s'agisse d'un premier contact ou d'une relance, chaque échange téléphonique vous offre l'occasion d'apprendre, d'affiner votre discours et d'améliorer vos chances de succès.
Soyons honnêtes : la clé n'est pas de viser la perfection immédiate, mais de transformer chaque conversation en source de progression.
Plus vous analysez vos forces et vos points d'amélioration, plus vos appels gagnent en pertinence.
C'est précisément dans cette logique qu'Empower by Ringover prend tout son sens. En analysant vos appels, en identifiant les mots-clés et les formulations qui font mouche et en fournissant des recommandations concrètes, il vous aide à transformer chaque interaction en levier de performance.
Au lieu de répéter les mêmes erreurs, vos équipes disposent d'un retour objectif et actionnable pour progresser après chaque échange.
En somme, chaque sales call est bien plus qu'un outil de prospection : c'est un tremplin vers l'amélioration.
Avec la bonne préparation, une écoute active et des solutions d'analyse conversationnelle avancée comme Empower, vous ne vous contentez pas de séduire plus de leads… vous formez aussi des équipes commerciales plus solides, plus confiantes et plus performantes. Explorez dès maintenant les possibilités offertes par Empower : c'est gratuit.
Mentions
- [1]https://blog.hubspot.com/marketing/email-marketing-stats
- [2] https://www.rainsalestraining.com/blog/infographic-30-sales-prospecting-stats-and-what-they-mean-for-sellers
- [3] https://www.invespcro.com/blog/sale-follow-ups/
- [4] https://www.rainsalestraining.com/blog/how-many-touchpoints-does-it-take-to-make-a-sale
- [5] https://www.eurecia.com/blog/indicateurs-cles-mesurer-retour-investissement-budget-formation
- [6] https://www.service-public.gouv.fr/particuliers/actualites/A18384
Publié le 1 octobre 2025.